Colloque

Autour d’Henry Darger


Infos

Dates
Du 24 au 26 avril 2024
Lieu
Trinkhall Museum
Parc d'Avroy, 1
4000 Liège

F

igure bien connue du monde de l’art contemporain, Henry Darger constitue un objet d’étude particulièrement fécond que la récente querelle suscitée par sa succession vient encore enrichir. Au départ de ce cas, le colloque explore trois voies de réflexion.

Le bien-fondé des catégories esthétiques

Darger est surtout connu pour ses dessins et peintures – des réalisations désolidarisées, le plus souvent, des textes littéraires qu’elles illustrent. Pourtant, textes et images fonctionnent de conserve et l’examen de l’ensemble révèle que les catégories d’art brut ou outsider conviennent mal pour désigner une production qui résiste aux tentatives de définition. Le cas Darger interroge donc 1) ce que les catégories esthétiques font à l'art ; 2) ce qu'il en est de « l'invention » (au sens étymologique) d'une œuvre.

Ces questionnements concernent aussi le pan littéraire de la création d’Henry Darger. Les rapports entre le texte et l’image – presque totalement négligés dans le cas de Darger – constituent un élément caractéristique très fréquent de la littérature populaire. Aussi, peut-on se demander s’il n’est pas opportun d’examiner les textes de Darger à l’aune de l’un ou l’autre genre littéraire, de les rattacher à des genres dits paralittéraires. La Fantasy, par exemple, offre-t-elle un outil pertinent ? A-t-elle pu influencer la très timide réception des textes de Darger ?

Qu’est-ce qu’un auteur/artiste ?

Tenant ses créations secrètes – il aurait demandé à son logeur, Nathan Lerner, de détruire ses travaux après son décès – Henry Darger s’éprouvait pourtant comme un artiste (cf. L’histoire de ma vie). Cette attitude invite à la réflexion : qu’est-ce qu’un artiste ? Est-ce quelqu’un qui s’éprouve comme tel ou quelqu’un qui est reconnu comme tel ? Quels sont les traits qui nous permettent de designer tel ou tel comme artiste ? Du côté des arts aux frontières de l’art comme des paralittératures, la question du statut – ou de la définition – de l’artiste se pose avec acuité.

L’art et le droit

La succession de Darger suscite bien des débats depuis que certains de ses parents éloignés contestent au couple Lerner, et à la Fondation du même nom, l’exploitation de l’œuvre et des droits d’auteur de l’artiste. Cette situation suscite une première réflexion sur l’opportunisme dont peuvent être victimes les artistes et, à plus forte raison, les artistes fragiles. S’ensuivent des questions concernant tous les artistes, toutes disciplines confondues : la rémunération des artistes et le statut que cela peut conférer (ou non) à certains d’entre eux, les droits des artistes, les relations entre les artistes fragiles – souvent sous tutelle –, leur représentant légal et les institutions (galerie, musée, atelier), etc.

 

Co-organisé par Cultures sensibles, le Trinkhall museum et la BiLA, le colloque examine le cas riche et fécond que constitue l’œuvre plastique et littéraire d’Henry Darger.

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