L'Eau souterraine. Lectures poétiques



Infos

Titre
L'Eau souterraine. Lectures poétiques
Collection
Essais
Editeur
Académie Royale de Langue et de Littérature françaises (ARLLFB)
Auteurs
Sortie
Mars 2021
ISBN
978-2-8032-0058-0
Pages
262 pages
Prix
14 euros
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L'auteur

Gérald Purnelle, professeur au Département de langues et littératures romanes, et membre de l'Unité de Recherche Traverses, est l'auteur de ce nouvel ouvrage édité par l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises, dans la collection Essais.


Avant-propos

Lectrice, lecteur, touche l’encre du bout des doigts. La transfusion se fera sans peine.
Jacques Izoard, « Lire l’encre ».

Les textes qui sont ici rassemblés relèvent tous de l’exercice de la critique de poésie, dans une acception assez large. Fruits de circonstances et de conditions diverses, les approches qu’ils illustrent sont variables, mais il s’en dégage pourtant quelques lignes de force récurrentes, qui peuvent justifier de les réunir, pour y défendre, précisément,  une forme de critique.

Ce qui fait l’objet d’un questionnement appliqué au poème semble y être d’abord la position respective du poète et de son lecteur, deux pôles d’un échange différé qui postule une distance, aussi bien celle qui est interne au poème (du poète à soi et à son poème, pour être bref) que celle qui sépare le poète (son poème) et son lecteur. Laquelle distance, loin d’être une fatale limite de l’exercice de la poésie et de ses ambitions, est pour moi une condition positive de cet échange et du développement du sens. D’autre part, le sens produit par la lecture du poème existant en soi, il est possible à tout un chacun de l’exprimer pour soi, voire pour les autres — sans quoi, on nierait la possibilité même d’une critique.

Et si cette critique du poème s’appuie sur une démarche assumée qui revendique une certaine rigueur (disons : universitaire), elle n’en occupe pas moins un des positions de cet échange autour du poème — ce qui postule qu’une dimenson affective, et donc personnelle, de cette réception soit elle aussi assumée — qu’elle nourrisse lecture et critique.

À cet égard, mon attention est sans cesse, intellectuellement, mais aussi esthétiquement voire affectivement, mobilisée par le faire du poème. Les premières questions qu’il pose sont évidentes : que fait la forme, que fait le langage, que fait le poème au lecteur ? Mais d’autres se dessinent au-delà : que fait le poète à la poésie ? que fait le poète avec la forme poétique ? quels champs l’écriture d’obé­dience poétique peut-elle conquérir, quelles marges peut-elle toucher ?

Sans idéaliser la poésie, une telle approche affirme pourtant une puissance du poème et un pouvoir du lecteur, une puissance du dire — celle du poète comme celle du lecteur.

Sans défendre quelque fonction utilitaire ou normative de la poésie, cette recherche de la puissance du poème identifie également, chez certains poètes du moins, l’expression de valeurs qui excèdent la poésie (touchant à la vie et à la mort), tout en trouvant en elle un mode de transmission que l’on voudra continuer à considérer comme adéquat, pertinent, propre à l’échange (c’est ce que fait la poésie, et c’est elle qui le fait), et qu’il s’agit d’inter­roger tout autant que ses autres aspects.

Expérience, valeurs, émotions, restent le partage possible des poètes et de leurs lecteurs, les enjeux d’une foi en un acte humain, c’est-à-dire commun, le poème.

L’Eau souterraine est le titre d’un poème de René Purnal. Bien qu’il n’y soit pas question de poésie, l’expression m’a toujours évoqué, métaphoriquement, cela même qui fait la poésie et circule dans l’échange poétique.

 

Podcast de l'émission de RTF Liège à propos de cet ouvrage


Références

Lire la poésie

« Poésie vive » | Chronique poétique dans La Revue générale, n° 1, automne 2018.

« De l’émotion poétique » | Journal des poètes, 2020, n° 2.

Être, être (du) poète

« Du poète » | Bulletin de l’Émulation, Liège, 2008.

« Une quotidienne respiration » | Préface à Robert Guiette, Poésies complètes, Le Taillis Pré, Collection « Ha ! », 2011.

« Que reste-t-il de l’infini ? » | Préface à Gérard Prévot, L’Impromptu de Coye et autres poèmes, Le Taillis Pré, Collection « Ha ! », 2010.

« François Jacqmin, de l’être au poème » | Paru dans Le Regard éclairé, Tome I, Le Taillis Pré, 2019 (allocution aux rencontres du Journal des poètes, Académie Royale de Langue et Littérature françaises, 26 mai 2018).

« Françoise Delcarte » | Préface à François Delcarte, Infinitif suivi de Sables, Le Taillis Pré, Collection « Ha ! », 2002.

« Femme et paysage dans les Contrerimes de Paul-Jean Toulet » | Dans Mosaïque. Hommages à Pierre Somville, Liège, CIPL, 2007.

Valeurs en poésie

« Apollinaire, la beauté et l’ardeur » | dans : Gérald Purnelle, Philippe Bonnet, Georges Mayer, Guillaume Apollinaire. 1880-1918, un centenaire, Actes du colloque organisé par la Bibliothèque Centrale pour la Région de Bruxelles-Capitale, 1er décembre 2018, Bibliothèque des Riches Claires, ville de Bruxelles, 2020.

« Le doute du poète, de l’ignorance à la sérénité » | Postface à l’ouvrage de Daniel Dutrieux, Éloge du doute, Liège, août 2017.

« Le Manuel des agonisants de François Jacqmin » | François Jacqmin, Manuel des agonisants, Tétras Lyre, 2016.

Poétique du deuil

« Cendre qui se fait souffle : le deuil et la poésie » | Texte publié sur site Culture de l’université de Liège, octobre 2011.

« Exercice du deuil » | Postface au recueil Même mort de Laurent Demoulin, Le Fram, 2011.

Écrire en vers

« Jaccottet, une écriture à juste distance » | Texte publié sur le site Culture de l’université de Liège, février 2015.

« Écrire en vers » | Joseph Ponthus, À la ligne | Chronique poétique dans La Revue générale, n° 3, printemps 2019.

« Le roman en vers : genre moderne ! » | Texte publié sur le site Culture de l’université de Liège, juillet 2009.

« Les poèmes d’Ovide en exil » | Texte publié sur le site Culture de l’université de Liège, mars 2009.

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