Pour accompagner sa mise à flot,
le Trinkhall museum édite quatre petits ouvrages,
élégamment réunis sous un seul coffret.

Ils ne font pas office de catalogue général des œuvres de la collection :
celles-ci pourront être consultées, au musée ou à la maison, notices à l’appui, dans l’inventaire en ligne mis à disposition dès l’ouverture du musée.

Quatre petits ouvrages : ce sont quatre regards, enthousiastes et inquiets, qui se tiennent par la main, pour dire, chacun selon son point de vue, ce qu’il en est de la notion d’arts situés, ses usages, ses manières, ses détours, les questions qu’elle appelle – et les réponses qu’elle suggère, sans jamais les imposer. Quatre petits ouvrages, écrits et coordonnés par Carl Havelange, Lucienne Strivay, Amandine Servais et Maud Hagelstein : l’un est le manifeste des arts situés et de la politique muséale que nous mettons en œuvre ; un autre a pour fil conducteur le visage et les expositions d’ouverture ; un troisième met en récit l’histoire du Créahm telle qu’elle se donne à voir par les yeux de son fondateur ; le dernier redit, à sa manière, la joie de penser en liberté parmi les œuvres du musée. 

1) HAVELANGE Carl, Voir avec. Le Trinkhall et les arts situés.

Qu’est-ce qu’un musée ? Et qu’est-ce qu’un nouveau musée d’art contemporain dont nous voulons qu’il soit un lieu de vie, d’expérience, de pensée et d’émotion partagées ? Pour nous, ce sera un instrument, aussi modeste soit-il, ayant pour ambition de changer le monde tel qu’il va ; qui trouve son chemin parmi les obstacles et les contradictions inhérents à tout projet muséal ; qui célèbre sans enfermer ; qui nomme sans réduire ; qui rend possible sans imposer ; qui défend, aux heures sombres de la mondialisation, le parti des singularités et la puissance des mondes fragiles.

2) STRIVAY Lucienne, Perdre avec. De la première image à l’énigme irrésolue.

Mettre à l’épreuve la notion d’arts situés au regard des visages de la collection. Trouver la connivence entre les mots et les images. La décrypter, puis l’abandonner, tresser des échos d’un tableau à l’autre, puis les contrôler. Sertir le texte avec la même minutie qu’une gravure. Contempler, parfois commenter, plus souvent dire ce que l’on a vu, qui ne se confond pas avec ce que chacun verra. Est-ce un jeu de cache-cache entre l’image et le texte ? Quitter le tableau. Affronter des hantises, des obsessions, des peurs – les nôtres sans doute, également. Suggérer des luttes, des réponses. Puis revenir au tableau – La paupière est inclinée avec une grande douceur. Établir un réseau de correspondances entre les toiles, les dessins, les gravures. Et, dessous l’image, entendre le travail des ateliers

3) BOULANGE Luc et SERVAIS Amandine, Être avec. Une histoire du Créahm.

Ce livre est né d’une double nécessité. La nécessité, pour le Trinkhall museum, de réaffirmer l’identité singulière de sa collection : la volonté, en somme, de rester fidèle au désir, à l’engagement et à la liberté originaires du Créahm. Car pour ne pas se laisser piéger par l’institution du musée, sa structure et sa gestion lourdes, le Trinkhall doit renouer avec l’ancrage historique des ateliers dont émanent les premières pièces de sa collection. À cette première nécessité répond celle de Luc Boulangé, l’artiste fondateur du Créahm : mettre en mots, enfin, sa création. Et quelle voie plus pertinente, en effet, pour tenter de comprendre une œuvre, le Créahm, que la parole de son concepteur ?

4) HAGELSTEIN Maud, Faire avec. Palabres au Trinkhall.

J’ai d’abord cru pouvoir écrire un livre pour enfants. J’ai essayé de viser une tranche d’âge. 9 ans ? 10 ans ? Mais je voyais flou, et la cible bougeait. Un peu plus alors. 12 ans ? L’adolescence. Puis non. En essayant de viser juste, je visais sûrement à côté. Ce livre est peut-être devenu un faux livre pour enfants. Ou un livre raté pour enfants. Oscillant dans son style, inégal dans sa complexité. Mais il y en a plein que j’aime, des livres ratés pour enfants. Je voudrais que celui-ci dessine quelques pistes dans le monde bouleversant de l’art brut et moins brut. On verra à l’usage. L’univers des arts différents est peuplé de personnages hauts en couleurs. Et l’expression n’est pas ici seulement rhétorique. J’ai voulu raconter leurs histoires. Certains ont transformé mon regard. Les fréquenter m’a rendu joyeuse.

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